La baisse du chômage ne concerne pas les femmes

Selon les derniers chiffres publiés par Pôle Emploi, la reprise économique se fait au détriment des femmes. Depuis le début de l’année 2017, le nombre de demandeurs d’emplois masculins inscrits en catégorie A a baissé de 3,5%, alors que celui des femmes a augmenté de 0,9%. C’est une tendance qui concerne toutes les catégories d’âge : chez les chômeur.se.s de 50 ans ou plus, le nombre d’hommes inscrits a baissé de 0,9%, tandis que celui des femmes s’est accru de 1,9%.

Ces inégalités s’expliquent par une forte division genrée du travail, qui impacte sur les trajectoires professionnelles. Les secteurs comme l’industrie et la construction, majoritairement masculins, sont aujourd’hui en pleine reprise, après avoir été mis en difficulté par la crise de 2008. Par ailleurs, le chômage de longue durée touche davantage les femmes que les hommes.

L’Insee a également pointé ces inégalités, en calculant chaque trimestre le taux de chômage officiel de la France en interrogeant un panel évolutif de 100 000 personnes. Verdict : la baisse du chômage est deux fois plus importante pour les hommes que pour les femmes. Le taux de chômage des femmes a reculé de 0,6 point (passant de 9,9% à 9,3%) entre 2012 et 2017 alors qu’il a chuté de 1,3 points (de 10,8% à 9,5%) sur la même période pour les hommes au chômage. Sylvain Larrieu, chef de la division conjoncture de l’Insee, explique : « Depuis le début de la reprise en 2015, nous voyons que la situation de l’emploi s’améliore plus pour les hommes ».

Conjuguées aux différences de salaires et à la persistance du plafond de verre, les inégalités face au chômage accentuent la précarité de la moitié de la population. Il est nécessaire de prendre en compte les questions de genre dans les politiques publiques économiques si l’on veut que les femmes puissent bénéficier également de la reprise économique.