“Pour une communication sans stéréotypes de sexe”, le nouveau guide du HCE

Le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) a publié, récemment, un guide intitulé “Pour une communication sans stéréotype de sexe”. Ce guide, actualisé en 2022, explore plusieurs volets de la communication : le langage égalitaire, la présentation non sexiste et la représentation plurielle et équilibrée des deux sexes.

📌 Au niveau du langage, quels sont les conseils du HCE ? 

Le HCE recommande d’utiliser les noms féminins et masculins des métiers, titres grades, et fonctions, en ayant recours à des termes “aux formes historiquement attestées”. Par exemple, il est proposé de préférer l’emploi d’”autrice” à “auteure”. 

Cette communication inclusive doit être pensée à l’oral et à l’écrit. À l’oral, le HCE recommande de doubler les adjectifs, pronoms et noms au féminin et au masculin. Exemple : Au lieu de dire “les citoyens”, il est possible de dire “les citoyens et citoyennes”. À l’écrit, selon la situation, le point médian (·) peut permettre de raccourcir les phrases. Si le recours au point médian est trop complexe, il est possible d’utiliser le trait d’union (-). 

Par ailleurs, le HCE conseille d’utiliser également les termes épicènes, c’est-à-dire les mots dont la forme ne varie pas au féminin ou au masculin. Exemple : Il est possible de parler de “responsables” au lieu de dire « managers » ou “chefs”. Autre astuce : se référer au groupe plutôt qu’à l’individu. Exemple : nous pouvons dire le “corps enseignant » au lieu de passer par la formulation au masculin “les professeurs”. 

Enfin, le HCE attire notre attention sur les accords utilisés et sur l’ordre des mots employés. Ce guide nous invite à réfléchir aux raisons pour lesquels, très souvent, le masculin est placé avant le féminin dans une phrase. Exemple : “mari et femme”. Le HCE propose d’utiliser un ordre alphabétique, qui serait plus neutre. De même, pour les accords, d’autres règles existent en dehors du fameux “masculin qui l’emporte sur le féminin” : l’accord de proximité, l’accord au choix, les accords traditionnels…

Comme le rappelle le HCE, “Toutes ces pratiques existent depuis des siècles dans notre langue. Elles n’ont jamais été interdites par le Ministère de l’Éducation nationale et ne sont pas pénalisées lors des examens.”

📌 Au niveau de la présentation, quels sont les conseils du HCE ? 

Le HCE recommande d’éliminer les expressions sexistes renvoyant à la situation conjugale d’une personne. Exemples : “mademoiselle”, “nom de jeune fille”, “nom d’épouse”. Il est également proposé de faire attention à bien inclure tout le monde dans les sujets de communication interne. Exemples : inclure les hommes dans les préoccupations liées à la parentalité, valoriser le parcours de femmes dans le management, etc. 

Le HCE conseille ensuite de présenter intégralement l’identité des personnes, et notamment des femmes. Ces dernières sont souvent nommées uniquement par leur prénom, ou par des surnoms dévalorisants. D’après le guide, “il convient également d’éviter, lorsqu’elles exercent un métier traditionnellement occupé par des hommes, de souligner qu’elles conserveraient malgré tout leur « féminité »”. 

Enfin, le HCE rappelle que les femmes sont loin d’être un groupe homogène et qu’elles ont des identités plurielles. Le guide propose ainsi d’éviter de parler de “la femme” ou de “leadership au féminin” par exemple. De même, il est recommandé d’arrêter d’utiliser le masculin pour désigner l’universel. Exemple : au lieu de parler des “Hommes”, il est préférable de parler des “êtres humains”. 

📌 Au niveau de la représentation, quels sont les conseils du HCE ? 

Le HCE rappelle de bien veiller à équilibrer le nombre de représentations de femmes et d’hommes sur tous les supports de communication (site internet, réseaux sociaux, guides, vidéos..). Il en va de même pour les prises de parole, les tribunes, les discours : il est recommandé d’équilibrer le temps de parole entre femmes et hommes dans les évènements nécessitant de la communication orale. Le HCE donne le même conseil pour les noms de rue, de bâtiments, de salles, etc. 

Le HCE suggère de diversifier les représentations des femmes et des hommes (en termes d’âge, d’origines, de milieux professionnels…), notamment dans les visuels utilisés. Le HCE conseille de prêter une attention particulière au choix des couleurs, aux types de vêtements portés, à l’activité exercée, à l’attitude des personnes sur l’image, à leur place dans le visuel, à l’environnement (extérieur / intérieur), et aux interractions présentées sur l’image. Le guide donne quelques exemples de bonnes pratiques sur des publicités qui ont été récemment refaites. 

📌 En conclusion ? 

Selon le HCE, “ces expérimentations ne doivent pas faire peur. Elles sont légitimes puisqu’elles correspondent à des besoins exprimés. Et elles ne mettent pas la langue française en péril (…) La langue française, si on ne l’enferme pas dans des normes correspondant aux besoins d’un temps passé, peut accompagner les changements et même être créatrice de représentations émancipatrices pour celles et ceux qui l’utilisent.” Dans le guide, vous trouverez une foire aux arguments où le HCE répond aux objections les plus fréquentes concernant la communication inclusive.

La dernière recommandation du HCE est de diffuser ce guide à grande échelle et de former les professionnel·les à la communication non sexiste / inclusive. 

💡Sources / Pour aller plus loin : 

Le guide complet du Haut Conseil à l’Égalité sur la communication sans stéréotypes de sexes (2022)  : https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_egacom_sans_stereotypes-2022-versionpublique-min.pdf

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