Une scientifique sur deux a déjà subi du harcèlement sexuel au travail

Ipsos pour la Fondation L’Oréal a dévoilé les résultats d’une enquête internationale inédite sur l’égalité des sexes dans la recherche auprès de 5 200 scientifiques de 117 pays. Les résultats de cette nouvelle étude internationale confirment les inégalités qui persistent et l’urgence d’une mobilisation de grande ampleur. 

Les problèmes rencontrés par les femmes scientifiques dans le monde de la recherche sont nombreux. 72% des répondantes soulignent les difficultés de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, 64% relèvent les problèmes de l’impact de la maternité sur leur carrière. Selon l’étude, le harcèlement sexuel et le sexisme sont les obstacles majeurs aux carrières des femmes scientifiques.

📍1 femme scientifique sur 2

D’après l’étude, 49 % des femmes révèlent avoir subi du harcèlement sexuel au travail dans le milieu scientifique, soit une femme scientifique sur deux, principalement au début de leur carrière. Pour près de la moitié des victimes, cela s’est produit au cours des cinq dernières années – soit après l’émergence du mouvement #metoo.

Les conséquences du harcèlement sexuel au travail sont nombreuses ; parmi les personnes victimes, 50 % se déclarent mal à l’aise au travail, 30 % vulnérables et 21 % déclarent même avoir perdu confiance en elles.

Plus de huit chercheuses sur dix déclarent avoir vécu personnellement au moins une situation de sexisme dans leur carrière. Les impacts du sexisme sur les victimes sont multiples : dans la moitié des cas, cela les conduit à éviter certains membres du personnel. Par ailleurs, une chercheuse sur quatre s’est déjà sentie moins engagée dans sa carrière ou a raté des opportunités d’avancement.

Pourtant, spontanément, lorsqu’elles parlent, les femmes ne sont pas entendues, voire pire, elles sont pénalisées. 

15% des victimes qui ont parlé de la situation qu’elles ont vécue affirment que leur parcours professionnel a été impacté négativement de ce fait. Et parmi les victimes qui ont subi un impact négatif pour avoir parlé, près d’une sur deux a dû faire face à des effets négatifs au-delà de sa propre équipe. Résultat, près des deux tiers des victimes se sont senties en colère et un tiers se sont senties impuissantes. 

📍Les institutions ne réagissent ni suffisamment ni efficacement

Si plus de 6 chercheuses et chercheurs sur dix reconnaissent que des mesures sont prises pour prévenir et lutter contre le sexisme et le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, une majorité estime que l’on parle trop peu du sexisme et du harcèlement sexuel dans le milieu de la recherche. Globalement, seul·es 6 chercheur·euses sur 10 estiment que ces actions sont utiles et efficaces. La moitié seulement des chercheuses sont satisfaites de la politique de leur institution en matière de sexisme et de harcèlement sexuel, et de son application. Pour plus d’un·e chercheur·euse sur deux, le principal obstacle qui empêche les institutions de prendre des mesures est la protection de certains de leurs pairs.

📍Pourtant, des solutions existent

Les actions à mettre en place pour prévenir le harcèlement et le sexisme sont la formation de tout·es les employé·es, le soutien aux victimes et aux témoins et une politique de tolérance zéro. L’efficacité des quotas pour aider à réduire le sexisme et le harcèlement sexuel dans la recherche divise la communauté ; les femmes ont tendance à y être un peu plus favorables que les hommes, cela peut se comprendre. 

👉Plus d’informations sur cette campagne : https://www.fondationloreal.com/fr/nos-programmes-pour-les-femmes-et-la-science/stillsearching

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